Nous voilà donc arrivés en Argentine, patrie du Che ou encore de Diégo, deux grands révolutionnaires chacun à leur manière et dans leur spécialité, le premier « l’arme à la main » et le second « ballon à la main » (c’est d’actualité !). Dans nos esprits, Buenos Aires aura été idéalisée à travers des images et des clichés comme par exemple le Caminito animé par des tangos « improvisés » mais la réalité d’une grande métropole sud américaine nous ramène à changer notre regard sur la capitale argentine. Déception ? Oui, les premiers jours surtout due à un manque de repère et à la barrière de la langue même si Carole se débrouille de mieux en mieux. Mais depuis quelques jours, nous nous sentons plus à notre aise et les enfants, eux, semblent heureux ici et c’est là l’essentiel. Pourtant, pour eux, le retard pris ces dernières semaines dans leurs cours ne leur laisse pas d’autre choix que d’étudier assidument depuis notre arrivée. Et l’objectif, c’est d’en faire le maximum pour pouvoir profiter au mieux de la venue de leur mamie dans quelques semaines.
Cela ne nous empêche pas d’avoir pu commencer à découvrir la ville à travers quelques quartiers réputés comme notre ballade dans San Telmo et le fameux quartier de la Boca. Ce dernier reflète parfaitement ce qu’on s’attend à voir et à ne pas voir (ou plutôt ne pas vouloir voir, c’est selon). Pour les touristes qui s’y font déposer et repartent en bus d’agence de voyage, la Boca c’est le Caminito et toutes ces animations faussement authentiques. Pour nous qui s’y sommes rendus en colectivo (bus publics) c’est un endroit où la misère côtoie l’afflux du plus grand nombre de touristes à Buenos Aires. Traverser ces quartiers délabrés dans la journée pour attraper un colectivo n’est pas rassurant et le soir on vous le déconseille vivement.
Il fait chaud mais le soleil n’est pas tous les jours au rendez-vous par conséquent Carole nous a proposé la visite du Muséo del Cabildo (gratuit), le seul édifice restant de la période coloniale sur la Plaza de Mayo. Comme parfois, les choix de Carole pour certains musées s’avèrent « particuliers » ; pour résumé, heureusement que c’était gratuit ! Le lendemain première visite au Museo de Bellas Artes qui nous a, à tous, bien plu et nous y retournerons (et lui aussi est gratuit). Les enfants ont pu admirer pour la première fois des toiles de grands peintres impressionnistes et notamment un Van Gogh ainsi que de nombreuses sculptures de Rodin et quelques toiles de Picasso ou Miro pour ne citer qu’eux. Ces ballades ont été rendues possibles par une ébauche de compréhension des transports en commun de la ville et surtout des colectivo ; car le métro ne dessert pas bien Buenos Aires. En effet, pas loin de 200 lignes de bus sont en service mais aucune carte n’explique réellement leurs parcours. Parfois, une même ligne peut faire plusieurs parcours différents ! De plus vous ne pouvez payer qu’en pièces qu’il est très difficile d’obtenir et c’est la chasse à la petite monnaie. Tout ça pour dire que c’est bon marché (entre 1,10 et 1,25 pesos) mais pas simple ! Les taxis restent le moyen le plus facile pour se déplacer et sont relativement économiques, une course revient entre 15 et 20 pesos soit environ 3 à 4 euros.
Pour finir cette semaine, nous avons été prendre une bouffée d’air frais à El Tigre où on est allé se perdre dans les canaux réputés de cette banlieue de Buenos Aires. Cela nous a fait un bien fou de quitter le bruit de l’étouffante capitale argentine et à seulement une heure de train dont le billet aller retour ne revient qu’à 2,70 pesos. Une fois là-bas, nous avons pris un bateau bus qui transporte les habitants de ces canaux et quelques touristes dans le dédale de la rivière Tigre. Une ballade magnifique dont on rentre revigoré et qui vous donne une envie encore plus forte de découvrir Buenos Aires.